Nous sommes…

Impression

Pour connaître les racines de notre Eglise, nous emploierons quatre adjectifs : nous sommes d’abord « chrétiens”, ensuite « protestants » puis « évangéliques » et enfin « baptistes ». Chacun de ces adjectifs est important, du premier au quatrième.

« CHRETIENS »

Nous sommes avant tout chrétiens. Ce terme trouve son origine dans le titre messianique de Jésus de Nazareth, le « Christ ». Les doctrines officielles de toutes les confessions chrétiennes s’accordent pour affirmer que Jésus est le Messie annoncé par l’Ancien Testament, le « Fils de Dieu », Dieu lui-même venu sur la terre à une période précise de l’histoire. La Bible déclare qu’il est né d’une jeune femme vierge par un miracle de Dieu et qu’il a vécu une vie exemplaire et sans péché, démontrant la réalité de son identité divine par sa naissance, par sa vie et par ses miracles. Il s’est volontairement soumis à la mort à notre place et il est ensuite corporellement ressuscité, libérant ainsi de la mort spirituelle ceux qui croient en lui. Les chrétiens voient en Jésus Christ la preuve décisive de l’existence du Dieu infini et personnel, du Dieu unique en trois personnes: Père, Fils et Saint-Esprit. Nous croyons que la Bible est la source inspirée de notre connaissance sur Dieu, l’homme, le salut, l’Eglise et l’au-delà. Ceux qui se disent « chrétiens » sont environ un tiers de l’humanité. Si les doctrines évoquées ci-dessus constituent l’essentiel du christianisme, la manière dont elles sont perçues et mises en pratique au sein des diverses familles de la chrétienté varie considérablement. Nous devons donc, approfondir ce sujet.

« PROTESTANTS »

Le terme « protestant » s’applique à une partie de la chrétienté qui a adopté un ensemble de principes remis en valeur au moment de la Réforme. Les Réformateurs du 16ème siècle tels que Luther et Calvin ont soutenu avec force des principes et doctrines qui les ont fait exclure de l’Eglise romaine. Le premier principe est le suivant: Les livres qui composent l’Ancien et le Nouveau Testament constituent l’autorité suprême et la règle infaillible permettant au croyant de régir sa foi et sa vie. La Bible est notre seul arbitre, elle détient sa propre autorité et n’a pas besoin d’être « officiellement » interprétée par une hiérarchie ecclésiastique quelconque. S’il y a conflit entre les déclarations d’une Eglise et les affirmations de la Bible, c’est bien entendu la Bible qui doit l’emporter. Un autre grand principe de la Réforme, lié au premier, est que chaque croyant est « prêtre » devant Dieu. Tout vrai croyant a libre accès à la présence divine et n’a nullement besoin d’intermédiaire autre que Jésus Christ lui-même. Il s’ensuit que la distinction entre « clergé » et « laïques » relève de l’histoire mais non de l’enseignement du Nouveau Testament. A la question, « où est l’Eglise ? », le Protestant répond, « là où se trouve le peuple de Dieu ». Il existe, certes, des pasteurs et des « responsables d’Eglise » dans les Eglises issues de la Réforme qui possèdent une formation spécifique et occupent des fonctions particulières. Ceux-ci ne possèdent cependant pas un accès plus direct (ou privilégié) à la présence de Dieu qu’un autre chrétien. Pour les Réformateurs, l’Eglise ne constitue pas principalement un moyen pour dispenser la grâce de Dieu: elle en est l’expression collective. « Nous nous réunissons en Eglises », disaient les hommes de la Réforme, « non pour être sauvés, mais parce que nous avons déjà été sauvés à un moment précis (et pour toujours) par l’oeuvre accomplie une fois pour toutes par Jésus Christ sur la croix ». Les « sacrements » ou « ordonnances » du Christ se limitent d’après les Protestants au Baptême et à la Sainte-Cène. Ce sont des témoignages visibles et particuliers de la grâce de Dieu déjà reçue mais ces signes ne constituent pas des moyens de salut. Dans les Eglises protestantes françaises, assez nombreux sont les fidèles qui viennent de familles sans tradition religieuse particulière ou même de familles de tradition catholique (non-croyantes et non- pratiquantes dans l’ensemble). Les fidèles ont cependant trouvé, au sein de nos assemblées, la façon de vivre un christianisme authentique, d’expérimenter une relation personnelle et collective avec Dieu. On comprend dès lors qu’ils se sentent avant tout « chrétiens ». Toutefois, la manière dont nous exprimons notre foi chaque dimanche implique une acception implicite des grands principes de la Réforme. Même si beaucoup d’entre nous ne sommes pas de « souche protestante », nous le sommes en ce qui concerne notre attachement doctrinal aux principes de la Réforme. Ceux qui de près ou de loin adhèrent à cet ensemble de principes protestants sont environ 650 millions de personnes dans le monde. Le nom « protestant » représente une réalité doctrinale et sociologique, mais l’étiquette à elle seule ne détermine en aucune manière notre sort devant Dieu. Il faut aller plus loin.

« EVANGELIQUES »

Tiré du mot « évangile”, ce troisième adjectif fut d’abord utilisé pour désigner les adhérents à la Réforme dont le nombre en France a augmenté prodigieusement jusqu’à ce que les Guerres de Religion l’arrêtent brutalement par le glaive et par les persécutions. Depuis plusieurs décennies, l’adjectif « évangélique » désigne quelque chose de plus précis au sein même du protestantisme mondial. Se dire « évangélique », c’est mettre en valeur deux aspects de son profil doctrinal: Premièrement, un chrétien ou une Eglise « évangélique » affirme la nécessité de la conversion, c’est à dire. une prise de position personnelle, en connaissance de cause, pour Jésus Christ. Ce choix personnel implique une reconnaissance du Christ comme Sauveur et Seigneur et la remise délibérée de notre vie entre ses mains. Dans la perspective biblique, « se convertir » n’est pas changer de religion mais changer de maître: au lieu de diriger notre propre existence, nous la remettons une fois pour toutes et à 100% à Jésus Christ. Toute autre décision découle de ce choix fondamental et unique. Celui-ci s’accompagne, le plus souvent, d’une expérience personnelle nouvelle de la présence de Dieu dans la vie du chrétien. En second lieu, un chrétien ou une Eglise qui s’appelle « évangélique » précise sa position concernant l’inspiration de la Bible: cette dernière constitue une révélation sans aucune erreur dans les originaux. Cette révélation, miraculeusement préservée et transmise à travers les siècles, est par conséquent incapable de nous tromper dans quelque domaine que ce soit. Aujourd’hui, ceux qui se disent « évangéliques » au sein du protestantisme sont environ 400 millions de personnes. Certains chrétiens individuels et même des groupements au sein des Eglises catholiques pourraient être considérés comme « évangéliques » Contrairement à une opinion répandue, les « évangéliques » ne constituent pas une autre confession chrétienne mais plutôt une tendance au sien du protestantisme. Le terme « évangélique », cependant, ne nous donne pas d’information directe concernant la manière de concevoir l’Eglise dans sa nature et dans ses structures. C’est pourquoi nous voulons faire un dernier pas.

« BAPTISTES »

Ce quatrième adjectif est sans doute celui qui est le moins familier en France. Le baptisme est le résultat historique d’une grande discussion protestante qui dure depuis bientôt cinq siècles: quelle doit être la structure de l’Eglise visible et quels sont ses rapports avec le monde ? Le terme « baptiste » vient du mot grec « baptizo » qui signifie « plonger ». En effet, tous admettent généralement que la pratique de l’Eglise primitive et celle des tous premiers siècles après Jésus Christ consistait à baptiser par immersion totale les nouveaux croyants adultes, d’après l’exemple et l’ordre de Jésus lui-même. Toutes les descriptions du baptême dans le Nouveau Testament nous montrent des adultes (personnes en âge d’être responsables de leur choix) qui se font baptiser par immersion à la suite d’une décision de recevoir Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur de leur vie. Par le symbolisme de l’immersion, ils exprimaient leur engagement public devant Dieu, devant l’Eglise et devant le monde. Le corps allait sous l’eau symbolisant la mort et l’enterrement, et émergeait à nouveau de l’eau pour s’identifier à la résurrection. Mourant et ressuscitant avec Christ, le nouveau croyant symbolisait ainsi la perte de son ancienne vie et une nouvelle naissance pour la vie éternelle. Cette pratique du baptême des seuls adultes ayant été perdue depuis des siècles, les premiers Baptistes se distinguaient par leur désir de renouer avec la pratique biblique. Au 16ème siècle, alors que la réforme « classique » (luthérienne, réformée, anglicane) désirait préserver certaines formes héritées du passé médiéval tout en changeant leur signification (ex. les sacrements), certains réformateurs « radicaux » voulaient aller plus loin dans le sens d’un retour complet aux pratiques de l’Eglise primitive. On les surnommait « anabaptistes » (« rebaptiseurs ») en raison de leur insistance sur le « re-baptême » d’adultes qui avaient été baptisés dans la petite enfance. Etouffé brutalement en plusieurs régions du Continent, ce mouvement baptiste devait renaître ailleurs, notamment en Hollande, en Angleterre et en Europe orientale. C’est en Angleterre que le mouvement baptiste moderne est né, au début du 17ème siècle et à partir de ce pays, il s’est ensuite implanté jusque dans le Nouveau Monde. Les Eglises Baptistes optent pour une Eglise locale de structure démocratique, indépendante et autogérée. Sans aucune hiérarchie, les communautés baptistes s’associent entre elles, ce qui permet une action commune, sans toutefois qu’une Union quelconque puisse imposer sa volonté à une paroisse locale. Chaque communauté (structurée en France selon les lois de 1901 et 1905 sur les associations déclarées) élit démocratiquement son propre pasteur, son conseil d’administration et gère seule ses finances. Les ressources matérielles de l’Eglise locale proviennent uniquement des libéralités de ses membres (à l’exception des Eglises naissantes qui reçoivent parfois une aide provisoire de l’extérieur). Cette indépendance de l’Eglise locale exprime le désir historique des Baptistes d’une séparation de l’Eglise et de l’Etat, d’une Eglise libre dans un Etat libre et laïc. Le nombre des Baptistes s’élève à environ de 60 millions de personnes dans le monde. Si on comprend les adultes non-baptisés et les enfants qui fréquentent ces Eglises, ce chiffre est à multiplier par deux et demi. Ils constituent ainsi le deuxième groupement protestant dans le monde. Peu nombreux en France (environ 14,000), les Baptistes se trouvent surtout aux Etats-Unis, dans l’ex-Union Soviétique, en Angleterre, en Allemagne ainsi qu’au Brésil et au Nigeria. En France, beaucoup d’Eglises évangéliques adhèrent aux principes « baptistes » sans pour autant porter le nom. CONCLUSION Qui sommes nous ? D’abord et avant tout des chrétiens qui partagent les doctrines historiques du christianisme primitif. Ensuite des protestants qui adhèrent fermement aux grands principes de la Réforme. Puis des évangéliques qui affirment la nécessité de la conversion et l’inspiration totale des Ecritures. Enfin, des baptistes qui tiennent à une structure d’Eglise de professants « autogestionnaires » et à un baptême des croyants.

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