Vie transformée 23

Je suis originaire de la région et j’ai toujours vécu ici. Je viens d’une famille de milieu catholique, mais non pratiquante. Mes parents, bien que baptisés et ayant été au catéchisme, n’ont pas souhaité nous faire baptiser, mes frères et sœurs et moi, pour nous laisser choisir quand nous serions en âge de le faire. Nous n’avons jamais parlé de religion ou de Dieu et mon père est même un farouche athée. Je ne suis jamais allée à l’église, à part les quelques fois où j’ai assisté à un mariage ou un baptême. Il y a eu des moments où je me disais qu’il existait un Dieu, même si je ne savais pas lequel, etc. Enfin, cette vision était floue, mais j’avais cette conviction et des moments où je me disais que ce n’était pas possible, mais en général, je n’y réfléchissais pas trop. Je me disais cependant que je devais quand même bien me comporter. J’avais cette impression que mes actes et mes mauvaises actions étaient jugés.

J’ai toujours été une personne introvertie et sérieuse. Je n’ai jamais fait de grosses bêtises enfant ou adolescente et j’étais plutôt heureuse et joyeuse. Je n’ai jamais manqué de rien.

Ma vie a pris un autre tournant à l’université où je me suis mise une pression énorme, car je me destinais au métier de professeure d’anglais et il y a un concours à passer qui est assez difficile et où il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Je dévalorisais sans cesse mon travail et me sentais inférieure aux autres, bien que j’étais la major de la promotion. Je me suis énormément renfermée et je suis tombée dans les troubles du comportement alimentaire pendant 7 ans, bien que je ne sois encore pas guérie, mais ça va quand même beaucoup mieux. Après ma licence, je suis partie être assistante de langue aux États-Unis, car pour moi, on n’était pas légitime à être prof d’anglais si on n’était pas parti vivre dans le pays. Ça a été l’année la plus difficile de ma vie. Je suis tombée à peut-être 33 kg, ma famille me manquait énormément et j’avais l’impression que ma vie avait été mise en pause. Je vivais dans une famille protestante très pratiquante et j’allais à l’église tous les dimanches. C’était le seul moment de la semaine où je me sentais bien et à ma place. Tout le monde était gentil et bienveillant et plus les semaines passaient, plus je croyais aux messages délivrés et je me rendais compte à quel point ils m’aidaient à me sentir mieux et à quel point ils aidaient à mieux vivre. Je réalisais que j’adhérais aux valeurs promues et que je voulais vivre selon ces préceptes : la bienveillance, la générosité, l’entraide, la solidarité, l’amour, faire le bien autour de soi, etc. En rentrant, l’Église étant très différente aux USA qu’en France, j

ai continué de regarder et d’écouter les messages en ligne des USA sans sauter le pas de m’intégrer dans une Église. J’essayais d’appliquer ce que j’écoutais, mais ce n’était pas encore optimal et mes troubles du comportement alimentaire étaient encore très présents, bien que je me sente bien mieux dans ma vie après ce que mon expérience aux USA m’a apporté. J’ai eu le déclic l’été dernier : j’ai eu une déception relationnelle dans ma vie et je me suis mise à perdre mes cheveux. J’ai senti que Dieu voulait m’envoyer un message et je l’ai écouté. J’ai changé beaucoup de choses dans ma vie et dans ma façon de réagir aux situations et envers les gens. Je vis bien plus pleinement maintenant, je fais beaucoup de choses que je n’aurais pas réussi à faire avant : je sors beaucoup plus, je suis beaucoup plus investie dans mon travail et je sens que cela m’aide aussi dans la relation que j’ai avec mes élèves : je suis beaucoup plus empathique et j’ai l’impression d’être une meilleure professeure que je ne l’étais l’année dernière, et les élèves me le rendent bien. Mon rapport aux autres a aussi changé. Bon, je ne suis pas encore parfaite, mais je vais être beaucoup moins médisante. J’ai appris à voir les gens différemment, à voir le positif dans chaque personne et je vais être aussi beaucoup moins dans le jugement et plus bienveillante, ce qu’on me reproche souvent dans mon entourage, à savoir que je vis « dans un monde de bisounours » maintenant, mais je me sens en fait beaucoup plus sereine et apaisée. Je me suis aussi mise à aller à l’Église et cette communion que nous avons tous les dimanches est très apaisante pour moi. J’ai appris à lâcher prise et que Dieu était un Dieu d’amour et qu’il était là pour moi, que je n’avais pas à m’inquiéter, qu’il était aux commandes et que tout ce qui m’arrivait de positif ou de négatif arrivait pour une raison. Ce n’est pas toujours facile, mais cette pensée m’apaise généralement. J’ai appris à me tourner vers Dieu et à être à son écoute dans les mauvais comme dans les bons moments et je le remercie chaque jour pour tout ce qu’il fait pour moi et mes proches, bien qu’ils ne soient pas du tout croyants. Ce n’est pas toujours facile d’être la seule croyante à la maison. On se sent souvent incomprise, c’est pourquoi j’apprécie d’autant plus venir ici.

Je souhaite me faire baptiser parce que je ressens le besoin d’obéir à ce commandement. Je veux faire ce que Dieu attend de moi, comme j’essaie de le faire dans ma vie quotidienne et parce que cela symbolise ma vie nouvelle et la nouvelle personne que je suis devenue depuis quelques temps.

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