Le chrétien et l’écologie

Genèse 1.1,31

Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. »  […] Dieu vit alors tout ce qu’il avait fait : c’était très bon

Introduction

Penser au thème de l’écologie, c’est aussi penser à un thème spirituel. Nous pouvons dire cela parce que tout part du fait que Dieu est le créateur souverain de toutes choses. Si cela est vrai, bien que prendre soin de la nature soit un devoir de tous les êtres humains, cela devient un devoir encore plus grand pour le chrétien, puisqu’il entretient une relation non seulement avec la création, mais également avec le créateur. Cela signifie qu’il existe un élément théologique dans le soin de la nature, car prendre soin de la nature, tout en étant un moyen de préserver la vie des êtres vivants, est aussi un moyen de célébrer la grandeur et la bonté de Dieu.

Donc, nous pouvons dire que si d’un côté tout être humain a le devoir moral de prendre soin de la nature, de l’autre côté le chrétien a aussi un devoir spirituel. Comme le dit le Psaume 19: 1:

« Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’oeuvre de ses mains ».

Qu’est-ce qui signifie écologie?

L’écologie est la partie de la science qui étudie les relations entre les êtres vivants entre eux et l’environnement dans lequel ils vivent.

Si l’écologie étudie les relations entre les êtres vivants entre eux et l’environnement dans lequel ils vivent, nous comprenons que Dieu a créé la nature dans une relation d’interdépendance. C’est-à-dire que l’environnement dépend de nous et que nous dépendons de l’environnement pour vivre. Et le chrétien ne prend pas soin la nature uniquement comme un moyen de rester en vie, mais aussi comme un acte d’adoration en reconnaissance de la grandeur et de la bonté de Dieu.

Mais concrètement, quels sont les fondements théologiques de la vision et de la pratique écologique chrétienne?

1.Prendre soin de la nature est un ordre divin

Genèse 2.15 : « L’Eternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder ».

Ce texte révèle deux choses :

a) L’ordre divin à l’être humain dans sa dans la relation avec la nature : la coopération.

Selon le texte, le but de Dieu est que l’être humain préserve et prenne soin de la création. Et si Dieu l’a mis dans le jardin pour cela, alors prendre soin de la nature est un ordre divin. Dieu veut que l’être humain doté d’intelligence soit son coopérateur dans la préservation de la nature qu’il a créée. Dieu a créé la nature et a donné à l’homme le privilège de la préserver.

b) Le devoir de l’être humain : correspondre positivement au dessein divin.

Dieu a mis l’homme dans le jardin d’Eden dans le but de le préserver. C’est le devoir de l’être humain vis-à-vis de la nature, et chaque fois que ce devoir est laissé de côté, la nature et l’être humain en subissent les conséquences.

Le devoir de correspondre positivement à l’ordre divin de prendre soin de la nature est inhérent à tout être humain. Cependant, le chrétien le fait non seulement parce que c’est un devoir inhérent à la vie, mais aussi par révérence au créateur de la vie.

2.Prendre soin de la nature est une expression de l’intendance chrétienne

« A l’Eternel la terre et ce quelle renferme, le monde et ceux qui l’habitent ! » Psaume 24.1

Qu’est-ce qui signifie l’intendance chrétienne ?

« Un intendant c’est quelqu’un qui gère les biens qui lui ont été confiés. C’est un gérant, il n’est pas propriétaire de rien. L’intendance chrétienne consiste donc à gérer tout ce que Dieu a mis à notre disposition de manière à lui plaire, non pas pour les intérêts personnels, mais pour les intérêts de Dieu lui-même ».

Le principe de l’intendance chrétienne est basé sur le fait que rien ne nous appartient et que toutes choses appartiennent à Dieu. Cependant, nous associons généralement l’intendance à l’argent, au temps et à la vie d’une façon générale, mais il n’est pas courant de l’associer aux soins de la nature, à l’écologie. Nous devons comprendre que le monde appartient à Dieu et qu’il nous a également placés ici pour prendre soin de la nature et la préserver. Lorsque nous abusons des ressources naturelles, lorsque nous ne préservons pas l’environnement, lorsque nous ne nous préoccupons pas de l’équilibre écologique et du bon fonctionnement de la biodiversité nous agissons de manière irresponsable dans un monde qui ne nous appartient pas.

Le déséquilibre écologique a deux causes fondamentales : les catastrophes naturelles, telles que les tremblements de terre, les volcans, les ouragans, etc. Et la deuxième cause est l’action de l’homme, et malgré les dommages causés par les catastrophes naturelles, les dommages causés par l’action humaine sont des conséquences plus graves et plus profondes.

En tant que chrétiens, nous ne pouvons pas perdre de vue l’idée que ce monde appartient à notre Dieu et que nous devons nous comporter comme des bons intendants chrétiens.

Un non-chrétien doit évidemment prendre soin de la nature dans le but de préserver l’environnement afin de préserver la vie, mais un chrétien, outre le but de préserver la vie, prend soin de la nature avec le sens du service rendu à Dieu. Comme le dit David, « A l’Eternel la terre et ce quelle renferme ». Ne pas préserver la nature, c’est détruire ce qui ne nous appartient pas. A l’Eternel la terre.

3.Dieu et la nature s’identifient

Psaume 19.1 : « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’oeuvre de ses mains ».

Romains 1.20 : « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’oeil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages ».

Il est nécessaire de clarifier quelque chose à ce sujet. Dire que Dieu et la nature s’identifient n’est pas la même chose que défendre la pensé panthéiste. Le panthéisme est la conviction que Dieu et la nature ne font qu’un. Dans le panthéisme, Dieu est dans tout ce qui existe et tout ce qui existe est Dieu.

Lorsque nous disons que Dieu et la nature s’identifient, il est nécessaire d’affirmer la distance et l’indépendance de Dieu par rapport à la nature. C’est-à-dire que la nature révèle Dieu, ses attributs moraux, sa bonté, son grand pouvoir et sa gloire. Cependant, la nature n’est pas Dieu. Nous pouvons adorer Dieu pour sa gloire manifeste dans la nature, mais nous ne pouvons pas adorer la nature en tant que dieu.

Mais qu’est-ce que cela a à voir avec l’écologie ? Le fait est que, puisque la nature proclame la gloire de Dieu et révèle même ses attributs, le mépris de la nature peut démontrer le manque de respect pour Dieu lui-même, car si nous ne pouvons pas respecter la création de Dieu, de la même manière, nous aurons des difficultés de respecter le Dieu Créateur.

Dans tous les cas, prendre soin de la nature et de l’équilibre écologique est aussi une façon de respecter Dieu en reconnaissant sa grandeur et sa gloire, car la création manifeste son caractère, sa puissance et sa bonté. Regardez, par exemple, que selon Matthieu 6.25-34, Jésus voit dans la nature des aspects qui nous révèlent la manière dont Dieu se soucie de nous.

Dieu n’est pas dans la nature, mais elle révèle qui il est. Cela nous place devant une grande responsabilité en ce qui concerne le soin de l’équilibre écologique et du soin de la création. Cela signifie que la conscience écologique est aussi une manifestation de la spiritualité. Plus nous sommes proches de Dieu, plus nous avons de respect pour la création.

Conclusion

Ce qui au premier abord semble être une erreur, c’est une grande vérité : l’écologie est un thème absolument spirituel. Les chrétiens doivent se préoccuper de l’écologie non seulement pour des raisons de survie sur cette planète, mais aussi pour des raisons de culte et d’adoration au Dieu Créateur.

Agir de manière à préserver l’équilibre écologique est une façon de célébrer la vie, car la nature est interdépendante, mais c’est aussi une façon de célébrer la grandeur, le pouvoir et la bonté de notre Dieu. C’est précisément pour cette raison que nous pouvons affirmer que l’écologie a des fondements non seulement naturels mais surtout théologiques. La préservation de la nature est un ordre divin, tout en démontrant la pratique de l’intendance chrétienne et par laquelle nous pouvons glorifier le Dieu qui s’identifie à sa création, révélant ainsi le reflet de sa grandeur, de son amour et de son souci de l’humanité.

Jease Costa de Moraes