Les terroristes du Seigneur ?

« Une pauvre veuve vint aussi; elle y mit deux petites pièces, une toute petite somme. Alors Jésus appela ses disciples et leur dit: «Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus que tous ceux qui ont mis dans le tronc, car tous ont pris de leur superflu pour mettre dans le tronc, tandis qu’elle, elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. » (Marc 12.42ss)

Nous sommes actuellement à recherche de fonds pour notre projet bâtiment et ce matin, 9 février 2018, lors d’une courte méditation je tombe sur la lecture de ce texte ci-dessus, c’est de là que découle ma réflexion spontanée, que je vous confie.

Que ceux qui sont prêts à mourir restent

J’ai entendu une histoire, quelque peu saugrenue, j’avoue, de chrétiens qui s’étaient déguisés en terroristes et étaient rentrés dans l’église avec des mitraillettes en demandant à tous ceux qui n’étaient pas près de mourir de renier leur foi et de sortir de l’église. Quelques personnes sont sorties et après cela ils ont enlevé leur cagoule et ont dit aux frères et soeurs qui étaient restés « maintenant nous pouvons prier ».

En repensant à cette histoire et à cette veuve, j’y ai vu un enseignement pour notre vie. Je réalise que nous sommes en mesure de lire la Bible, de prier, de lever les mains, d’applaudir et bien d’autres choses qui ne coûtent rien, si ce n’est un peu de temps, alors que lorsqu’il s’agit de prendre de mes biens personnels, si durement acquis avec le temps, pour soutenir une oeuvre chrétienne ou une oeuvre caritative quelconque, cela devient déjà plus difficiles et nous y trouvons mille et une excuses pour ne pas donner.

Il me semble que l’attraction à l’argent est très forte et peut prendre une grande place dans nos vies, bien plus que nous pourrions l’imaginer, jusqu’à concurrencer notre attachement à Dieu. Cela est intéressant, nous avons là un moyen d’évaluer notre dévouement à Dieu par le biais de notre attachement à l’argent.

Il est évident que Dieu n’est pas contre la richesse, lui à qui appartiennent toutes les richesses, et qui dans l’histoire du peuple d’Israël a donné richesse et gloire comme il l’entendait. Dieu ne nous demande pas de nous défaire de tout ce que nous avons, loin de là et bien au contraire, nous devons avoir la sagesse et être de bons gestionnaires des biens qu’il nous donne. Mais il souhaite nous garder de l’attachement au bien matériel, qui a le pouvoir néfaste de nous perdre loin des richesses simples de la vie et surtout des richesses précieuses qui sont éternelles. 

Argent une tare ?

L’attachement à l’argent peut être une vraie tare dans nos vies! Un SDF peut être attaché au peu d’argent en sa possession, ne voulant partager à son voisin qui n’a rien ; comme le millionnaire peut être attaché à sa fortune et ne rien lâcher. L’un comme l’autre est aimé de Dieu, mais l’un comme l’autre glisse vers l’attachement à un faux Dieu.

Je remarque aussi que nous dépensons notre épargne pour nous même… nos vacances, nos sorties au restaurant, le cinéma les folies passagères, etc. nous pouvons dépenser sans compter… pour nous faire plaisir. Mais pour Dieu ? Il est souvent le perdant et celui qui passe en dernier… s’il reste encore quelque chose. Lui que nous aimons de tout notre coeur, de toute notre âme, de toute notre pensée, de toutes nos forces… passe en dernier. Il y a là comme une anomalie dans l’énoncé de la proclamation de notre foi, de notre engagement, n’est-ce pas ?

Mort, colère, amour et espérance…

Dans mes multiples rencontres, dans le cadre de mon ministère pastoral et d’aumônier de prison, j’ai constaté – pas toujours – mais très souvent, que l’argent, qui est un bien indispensable pour la vie, est aussi souvent le lien de la mort, de la déception, de la colère, de la division… alors qu’à l’inverse l’attachement à Dieu, porte la vie, l’espérance, l’amour, la communion et bien d’autres richesses encore. Ce n’est pas pour rien que Jésus nous dit :

« Ne vous amassez pas de trésors sur la terre, où les vers et la rouille détruisent et où les voleurs fracturent pour voler. Amassez-vous plutôt des trésors dans le ciel, là où ni vers ni rouille ne détruisent et où les voleurs ne fracturent ni ne volent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » (Matthieu 6.19-21)

Je vois un point commun entre ces pseudo terroristes, cette veuve et mon argent : À qui suis-je le plus attaché ?

« Personne ne peut être esclave de deux maîtres ; en effet, ou bien on détestera l’un et on aimera l’autre, ou bien on s’attachera à l’un et on méprisera l’autre. Vous ne pouvez être esclaves de Dieu et de Mamon. » (Matthieu 6.24)

À méditer

Thierry H.

Publié par clayesouilly

Nous sommes une Église, dans l’est parisien, qui vous accueille chaque dimanche à 10h pour découvrir et vivre le merveilleux message de l’évangile.

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